Définition de FUMEUX, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : fu-meû, meû-z'

DÉFINITIONS

1
Qui exhale, qui répand de la fumée.
Est-ce un ameublement de reine que cette lampe fumeuse ?
dans la Tour de Nesle, dans LEGOARANT
2
Sémantique : Fig. Qui envoie des fumées, des vapeurs à la tête.
Que de descriptions montent en mon cerveau, Ainsi que les vapeurs d'un fumeux vin nouveau !
de DESMARETS dans Visionnaires, I, 3
La main du Seigneur vous a fait boire la coupe de sa colère ; elle est remplie d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs, mais d'un breuvage fumeux comme d'un vin nouveau qui leur monte à la tête et qui les enivre
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Sermons, Nécessité de travailler à son salut, 1
Leur sang chaud et bouillant [des jeunes gens] est semblable, en quelque sorte, à ce vin fumeux et plein d'esprits qui les rend toujours ardents, toujours animés dans la poursuite de leurs entreprises
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans 2e sermon, Visitation, 1
Sémantique : Par extension.
Le pédant tout fumeux de vin et de doctrine
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Tant qu'il vit loinz une maisun Fumose e de tro grant façun
de MARIE dans Purgatoire, 1101
2
XIVe s.
Le pomon trait du cuer les superfluités fumeuses du cuer, et les met hors o [avec] l'alainement
de Henri DE MONDEVILLE dans f° 24, verso.
[Substances qui] ont une proprieté fumeuse qui nuist à la teste
de LANFRANC dans f° 15, verso.
Celui qui deffaut en la matiere de magnanimité, il est appelé pusillanime, et celui qui superhabunde est appellé fumeux et presumptueux
de Nicolas ORESME dans Eth. 125
3
XVe s.
Jcelle Guillemete, qui estoit femme testue et fumeuse.... et quant lui montoit en sa fumée....
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans fumus.
4
XVIe s.
Par trop boire du vin pur et fumeux
de Ambroise PARÉ dans VI, 6
Le feu allumé en bois verd se monstre, du commencement, petit, languide et fumeux
de Ambroise PARÉ dans XX, 25
Ce breuvage a le goust un peu picquant, nullement fumeux, salutaire à l'estomach
de Michel de MONTAIGNE dans I, 237
Je veulx [pour mourir] estre logé en lieu qui me soit bien particulier, sans bruit, non sale, ou fumeux, ou estouffé
de Michel de MONTAIGNE dans t. IV, p. 120

ÉTYMOLOGIE

1
Prov. fumos ; esp. et ital. fumoso ; du latin fumosus (voy. FUMER 1).

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